Cet article nous propose de lever le voile sur un acteur peu connu du Moyen-Orient et de sâinterroger sur son avenir. Partant dâune mise en contexte historique, lâauteur dĂ©crypte le rĂŽle que tient le Sultanat dans la rĂ©gion. Il met Ă©galement en exergue les diffĂ©rents enjeux et dĂ©fis, domestiques comme externes, liĂ©s Ă la succession de son actuel monarque.
Les opinions exprimĂ©es dans cet article nâengagent pas le CSFRS.
Les rĂ©fĂ©rences originales de ce texte sont : Kevin Merigot, « Acteur de l’ombre du Moyen-Orient, quel avenir pour le sultanat d’Oman », Anaj-IHEDN.
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Acteur de l’ombre du Moyen-Orient, quel avenir pour le sultanat d’Oman ?
La naissance du Sultanat dâOman
   Riche dâune culture et dâune histoire millĂ©naires, Oman est aujourdâhui lâun des rares pays du Moyen-Orient oĂč rĂšgnent encore la paix et la stabilitĂ©. Le pays doit malgrĂ© tout faire face aux tensions extĂ©rieures gĂ©nĂ©rĂ©es par les conflits et les groupes islamistes qui embrasent la rĂ©gion. Convoitise des grandes puissances de la rĂ©gion, quelles sont les incertitudes qui planent quant Ă lâavenir du pays ?
   Lâhistoire de ce qui deviendra lâactuel Oman remonte au plus lointain de lâhistoire des civilisations. Des textes cunĂ©iformes sumĂ©riens rapportent quâaux alentours de 2300 avant J-C dĂ©jĂ , des navires mĂ©sopotamiens ramenaient de leurs voyages toutes sortes de richesses (cuivre, bois, or ou encore argent) du pays de « Magan », que la plupart des archĂ©ologues identifient comme lâactuel Oman[1].
Grande productrice dâencens, la rĂ©gion entretiendra, des siĂšcles durant, une importante activitĂ© commerciale avec la MĂ©sopotamie, lâEgypte, lâInde ou encore avec la Perse, dont elle constituera lâune des rĂ©gions[2].
La pointe nord de la pĂ©ninsule arabique est islamisĂ©e du vivant du prophĂšte Mahomet au VIIĂšme siĂšcle. Lors du schisme entre Sunnites et Chiites, la rĂ©gion emprunte la voie dâune troisiĂšme branche de lâIslam, le Kharidjisme (branche particuliĂšrement minoritaire, sauf dans la rĂ©gion), qui en fait la principale rĂ©gion dâobĂ©dience Ibadite.
   AprĂšs une longue pĂ©riode de domination Ă©trangĂšre, la dynastie omanaise des NabhĂąnides reprend le contrĂŽle du pays et le conserve de 1154 jusquâĂ lâarrivĂ©e des marins portugais en 1570. Les portugais sâemparent des principaux ports en 1507 et de Mascate (1515) puis occupent le pays jusquâen 1650, dĂ©fendant leurs positions des attaques et des siĂšges ottomans, jusquâĂ ce que la dynastie Yaroubide les chassent. Oman sâempare alors des principaux ports swahilis de la cĂŽte est-africaine (Mombasa, Kilwa, Zanzibar et Pemba), prenant ainsi le contrĂŽle de points stratĂ©giques du trĂšs lucratif commerce dâesclaves[3].
En 1779, le Sultan Ahmed bin SaĂŻd, fondateur de lâactuelle lignĂ©e de sultans, Ă©tablit sa capitale Ă Mascate, aprĂšs avoir chassĂ© les Iraniens qui occupent le pays et Ă©tend son influence dans tout lâocĂ©an Indien occidental, jusquâĂ lâĂźle de Madagascar[4]. Avant dâĂȘtre placĂ© sous protectorat britannique entre 1891 et 1971, Oman est devenu un vĂ©ritable empire colonial sâĂ©tendant du Baloutchistan jusquâĂ Zanzibar, au large des cĂŽtes de la Tanzanie[5].
   Les contacts avec les britanniques remontent au XVIIÚme siÚcle, lorsque la Compagnie anglaise des Indes orientales (CAIO), qui commerçait avec Mascate, cherche à acquérir un comptoir afin de sécuriser la route des Indes.
Alors que les deux empires sâentendent autour de la lutte contre la piraterie Qasimi, lâAngleterre, qui abolit lâesclavage au dĂ©but du XIXĂšme siĂšcle provoque lâĂ©clatement de lâempire omanais en sĂ©parant Zanzibar dâOman en 1861.
Les Britanniques, pour qui Mascate est une position stratĂ©gique dans la rĂ©gion, vont protĂ©ger les Sultans omanais face aux tribus de lâarriĂšre-pays. En effet, le pays est toujours divisĂ© entre deux espaces : la cĂŽte, nommĂ©e Mascate et lâintĂ©rieur des terres nommĂ© Oman, peuplĂ© de tribus nomades. En 1872, Lâemprise de lâAngleterre sur Oman, qui a accĂ©dĂ© Ă lâIndĂ©pendance en chassant les Portugais en 1650, est telle quâil devient de facto un protectorat britannique.
   Avec la sĂ©paration de Zanzibar, qui servait essentiellement pour le trafic dâesclaves africains, le port de Mascate se retrouve privĂ© de lâune de ses principales ressources. En parallĂšle, les affrontements avec lâarriĂšre-pays vont contribuer Ă rĂ©duire son influence. Mascate devient alors un port mineur.
AprĂšs la PremiĂšre guerre mondiale, les prospections pĂ©troliĂšres dans la rĂ©gion vont relancer lâintĂ©rĂȘt pour le pays. Les Britanniques qui souhaitent Ă©galement sâen servir comme relais pour les routes militaires aĂ©riennes de la rĂ©gion vont en modifier toute la structure administrative, aprĂšs avoir rachetĂ© la dette de la famille royale.
LâAngleterre va continuer Ă jouer un rĂŽle dans la construction du pays, notamment en rĂ©duisant, avec lâaide des Iraniens, une violente insurrection communiste qui frappe le pays entre 1965 et 1976, lors de ce qui sera appelĂ© « guerre du Dhofar » (rĂ©gion Sud dâOman, Ă la frontiĂšre avec le YĂ©men[6] ).
   Lâactuel Sultan, le Sultan Qaboos bin SaĂŻd, nĂ© en 1940 Ă Salalah, dans le sud du pays, prend le pouvoir en 1970[7] en renversant son pĂšre, SaĂŻd bin Taimur, qui dirigeait le pays de façon « rigide et traditionaliste »[8]. Il renomme le pays « Sultanat dâOman », entreprend la modernisation des infrastructures et dĂ©veloppe de nombreux secteurs comme la santĂ© ou encore lâĂ©ducation[9] en sâappuyant sur la manne financiĂšre croissante quâapporte lâexploitation des gisements dâhydrocarbures.
Le processus de dĂ©veloppement du pays, saluĂ© par le Programme des Nations unies pour le dĂ©veloppement (PNUD), a permis Ă Oman dâĂȘtre le pays dont lâIndice de dĂ©veloppement humain (IDH) a le plus progressĂ© entre 1970 et 2010.
Le consensus crĂ©Ă© par le Sultan Qaboos autour de lui depuis le dĂ©but de son rĂšgne a permis de prĂ©server la stabilitĂ© politique du pays : il a rapprochĂ© les bĂ©douins de lâintĂ©rieur et les hommes de la cĂŽte en offrant Ă tous des perspectives de dĂ©veloppement. Le Sultan Qaboos est parvenu Ă crĂ©er une unitĂ© nationale, une identitĂ© omanaise, tout en prĂ©servant lâexistence et le rĂŽle des tribus.
Le Sultan Qaboos, un acteur de lâombre dans une rĂ©gion crisogĂšne
   Le Sultan sâest appliquĂ© Ă construire avec soin lâimage de son pays aux yeux du monde. Il a su concentrer les principaux pouvoirs tout en unifiant les tribus entre elles. Il a ainsi obtenu une lĂ©gitimitĂ© sur la scĂšne de la politique internationale. Bien que le Sultan Qaboos ait jouĂ© un rĂŽle trĂšs actif dans la rĂ©gion, le Sultanat demeure aujourdâhui peu connu.
Conscient de la vulnĂ©rabilitĂ© gĂ©opolitique de son pays, le Sultan a Ă©galement ĆuvrĂ© pour la stabilitĂ© de la rĂ©gion : en tentant des mĂ©diations entre lâIrak et lâIran en guerre dans les annĂ©es 1980, en encourageant des discussions entre lâInde et le Pakistan sur la question du Cachemire, en jouant un rĂŽle dans lâunification des deux YĂ©men en 1991 (pour ne pas risquer une dĂ©stabilisation du sud dâOman oĂč sâĂ©tait dĂ©roulĂ© lâinsurrection communiste quelques annĂ©es plus tĂŽt), en Ă©tant le seul pays du Golfe signataire des accords de Camp David ou encore en servant de facilitateur diplomatique entre les Etats-Unis et lâIran autour du dossier du nuclĂ©aire.
   Disposant de ressources en hydrocarbures bien plus modestes que ses voisins, Oman nâa pas intĂ©grĂ© lâOrganisation des pays exportateurs de pĂ©trole (OPEP) mais possĂšde malgrĂ© tout un certain nombre de leviers dans la rĂ©gion, notamment par sa position gĂ©ographique, en revanche, il ne dispose ni des capacitĂ©s militaires ni des capacitĂ©s financiĂšres pour ĂȘtre une puissance majeure de cette partie du monde. Il nâa pas les capacitĂ©s de contraindre politiquement lâIran, lâArabie saoudite, ni mĂȘme les Emirats arabes unis (EAU), malgrĂ© cela le Sultan dispose dâune vĂ©ritable force : la diplomatie.
   Bien que membre du Conseil de coopĂ©ration du Golfe (CCG), le Sultanat ne participe pas Ă la coalition menĂ©e par lâArabie saoudite, qui intervient militairement au YĂ©men depuis mars 2015 pour lutter contre la rĂ©bellion houtiste. Le Sultan cherche Ă maintenir des liens avec tous les acteurs de la rĂ©gion, tout en gardant un maximum de libertĂ© dâaction. Le Sultan a jusquâĂ aujourdâhui rĂ©ussi Ă maintenir le pays dans le calme et la paix au milieu dâune rĂ©gion en proie Ă de violents conflits : Irak, Syrie, IsraĂ«l, Palestine, YĂ©men. Acteur de lâombre, il a notamment jouĂ© un rĂŽle clĂ© dans la libĂ©ration de lâemployĂ©e franco-tunisienne de la CroixRouge enlevĂ©e au YĂ©men en dĂ©cembre 2015. Le Sultan Qaboos a jouĂ© Ă©galement un rĂŽle direct ou indirect dans les discussions dans le cadre du conflit en Syrie mais aussi entre les belligĂ©rants au YĂ©men.
Ancien protectorat britannique, le Sultanat dâOman entretient encore des liens forts avec le Royaume-Unis, oĂč le Sultan a fait ses Ă©tudes jusquâen 1962. En 2011, lors du « printemps omanais », David Cameron lâa rencontrĂ© et lâaurait incitĂ© Ă nommer son successeur. Le pays entretient Ă©galement des liens particuliers avec les Etats-Unis, conscient que dans la rĂ©gion il est impossible de se passer dâun tel alliĂ©, avec qui il coopĂšre notamment dans la lutte contre le terrorisme.
Une gouvernance construite autour du Sultan Qaboos
   Le Sultan est perçu dans son pays et Ă lâĂ©tranger comme un monarque sage et Ă©clairĂ© qui initie des changements progressifs dans son modĂšle de gouvernement, oĂč les partis politiques demeurent interdits.
En 1981, le Sultan crĂ©e un conseil politique du gouvernement composĂ© de membres de gouvernement et de citoyens ordinaires, quâil nomme, afin de discuter des grands enjeux politiques et sociaux dans le pays. Ce conseil est remplacĂ©, en 1991, par la Chambre de consultation (« Majlis al-ShĂ»ra »), Ă©lue par le peuple, chargĂ©e dâexaminer les projets ministĂ©riels. Avec la Loi Fondamentale, adoptĂ©e en 1996, le Sultan ouvre lâĂ©lection de ses membres au suffrage universel direct.
   Le systĂšme politique demeure malgrĂ© tout centrĂ© autour du Sultan qui conserve les prĂ©rogatives pour prendre les dĂ©cisions sur les enjeux stratĂ©giques du pays. Il cumule le statut de Chef de lâEtat, de Premier ministre, ministre de la DĂ©fense et des armĂ©es, ministre des Affaires Ă©trangĂšres, ministre de lâĂ©conomie et des finances ou encore de directeur de la Banque Centrale.
La lĂ©gitimitĂ© du pouvoir du Sultan repose Ă©galement sur un rĂ©seau dâallĂ©geances tribales, entretenant la dimension clientĂ©liste du rĂ©gime. En effet, dans un pays essentiellement composĂ© de tribus, lâunification du territoire ne pouvait se faire autrement que par la mise en place dâun systĂšme fortement dĂ©centralisĂ© oĂč lâautoritĂ© reconnue par la population Ă©tait celle du cheikh local.
En crĂ©ant une structure pyramidale oĂč chaque citoyen dĂ©pend dâun cheikh, qui est son interlocuteur principal et par qui doivent passer les requĂȘtes adressĂ©es au pouvoir central, le Sultan a inclus les tribus dans la construction et la vie de lâEtat, tout en limitant leur pouvoir de nuisance.
   Pour parer au sentiment de distance entre le pouvoir central et le peuple, le Sultan effectue chaque annĂ©e une tournĂ©e de plusieurs semaines dans le pays, avec ses ministres, durant laquelle tout citoyen peut sâadresser directement Ă lui pour formuler une requĂȘte. Cette tournĂ©e, qui sert essentiellement Ă rĂ©pondre aux requĂȘtes matĂ©rielles des omanais (accĂšs Ă lâeau, Ă lâĂ©lectricitĂ©, aux transports) permet de leur faire sentir que le pouvoir est concernĂ© par leurs intĂ©rĂȘts et permet ainsi au Sultan de susciter leur adhĂ©sion et gagner leur confiance. Il Ă©vite ainsi des revendications de dĂ©mocratie.
Avec cette organisation de la vie de lâEtat et afin de consolider sa lĂ©gitimitĂ© et ses soutiens, le Sultan Qaboos a donc Ă©tĂ© contraint de garantir aux familles les plus influentes et au peuple omanais certains avantages sociaux. Ainsi, plusieurs familles importantes du pays dĂ©tiennent la moitiĂ© des entreprises qui se sont dĂ©veloppĂ©es depuis la prise du pouvoir du Sultan et le dĂ©veloppement du pays dans les annĂ©es 1970, notamment les Zubayr, Bahwan ou encore les Khimji dont les entreprises portent le nom.
Les sociĂ©tĂ©s Ă©trangĂšres doivent passer par ces entreprises, qui servent dâintermĂ©diaires commerciaux, pour exporter vers Oman ou mettre en place des joint-ventures. Les grandes familles omanaises ont ainsi confortĂ© leur influence en concentrant une grande partie de la richesse issue des investissements dans le privĂ© et en contrĂŽlant une part importante des activitĂ©s Ă©conomiques du pays.
En plus de financer les infrastructures et le dĂ©veloppement de certains secteurs Ă©conomiques, le Sultan a utilisĂ© les revenus gĂ©nĂ©rĂ©s par les hydrocarbures pour crĂ©er de nombreux emplois dans le secteur public, notamment dans lâarmĂ©e. Le fonctionnariat donne accĂšs Ă un trĂšs bon salaire et un taux plein de retraite aprĂšs seulement 15 ans dâactivitĂ©.
   Le Sultanat a rattrapĂ© son retard dans lâaccĂšs Ă lâĂ©ducation, dĂ©veloppant considĂ©rablement ses services et en assurant un accĂšs gratuit Ă lâĂ©ducation primaire et secondaire. Le pays affiche aujourdâhui un taux de scolarisation Ă©gal, voire supĂ©rieur, Ă celui des autres pays du Golfe (98,1% en 2011 contre 85,4% en 1990[10]).
LâaccĂšs Ă la santĂ© a lui aussi Ă©tĂ© amĂ©liorĂ©, passant dâun systĂšme trĂšs prĂ©caire Ă un systĂšme de soin performant qui a permis de trĂšs bons rĂ©sultats en matiĂšre dâespĂ©rance de vie[11] (77,09 ans en 2014 contre 50,26 ans en 1970)[12].
LâamĂ©lioration des conditions de vie dans le Sultanat a conduit Ă un accroissement des naissances entre 1970 et le dĂ©but des annĂ©es 1990[13]. En parallĂšle, le dynamisme Ă©conomique dâOman a accru son attrait et de nombreux travailleurs Ă©trangers, notamment en provenance du sous-continent Indien et dâAsie du Sud-est, sont venus gonfler les rangs de la population du pays. Ces phĂ©nomĂšnes combinĂ©s ont gĂ©nĂ©rĂ© un vĂ©ritable boom dĂ©mographique, la population passant dâenviron 720 000 habitants en 1970, Ă un peu plus de 2,2 millions en 2000 avant dâexploser en 2010 pour atteindre prĂšs de 4,5 millions dâhabitants en 2014[14]. La rĂ©partition Omanais/immigrĂ©s Ă Oman est Ă peu prĂšs Ă©quilibrĂ©e, Ă la diffĂ©rence de ses voisins comme les Emirats arabes unis ou encore le Qatar. Le nombre de travailleurs immigrĂ©s Ă Oman avoisine les 40%.
   Avec une population trĂšs jeune, dont prĂšs de 50% est ĂągĂ©e de moins de 25 ans[15], Oman doit faire face au dĂ©fi de lâemploi. Les plus jeunes semblent bouder les mĂ©tiers de lâartisanat traditionnel tel que la fabrication des boutres, de poignard (« Khanjar »), le travail du cuir, du textile ou encore de la poterie[16]. Les jeunes diplĂŽmĂ©s des universitĂ©s publiques ou privĂ©es du pays aspirent Ă des salaires plus Ă©levĂ©s que ceux proposĂ©s par les entreprises concurrencĂ©es sur le marchĂ© du travail par les immigrĂ©s qui acceptent des salaires bien plus faibles.
   Le gouvernement a mis en place des mesures pour faciliter lâembauche des Omanais[17] mais les entreprises sont assez rĂ©ticentes car elles sâinquiĂštent de voir leurs budgets salariaux exploser.
Cette jeune gĂ©nĂ©ration omanaise qui nâa jamais connu le sous-dĂ©veloppement et les fractures tribales du pays de lâ« avant pĂ©trole » se sent lĂ©sĂ©e par rapport aux pays voisins mais Ă©galement par rapport Ă la gĂ©nĂ©ration prĂ©cĂ©dente.
LâĂ©conomie omanaise dĂ©pend fortement de lâexportation dâhydrocarbures, qui reprĂ©sente encore prĂšs de 80% du PIB. Le budget de lâEtat, construit sur une estimation du prix moyen du baril de pĂ©trole, est particuliĂšrement exposĂ© aux fluctuations du marchĂ©. Dans un contexte international compliquĂ©, les prix trĂšs bas du marchĂ© depuis 2014 ont fortement impactĂ© ses capacitĂ©s financiĂšres.
   ConfrontĂ© aux demandes croissantes de la jeune gĂ©nĂ©ration, toujours plus nombreuse, envieuse de ce quâelle peut observer chez ses voisins ou, par internet, en Europe ou en AmĂ©rique du nord, le modĂšle de gouvernement semble arriver Ă bout de souffle, incapable de maintenir de bonnes conditions sociales et de proposer des emplois.
Le Sultan Qaboos semble avoir toujours su anticiper les demandes des Omanais : tentant dâamĂ©liorer lâaccĂšs Ă lâemploi des jeunes, augmentant le niveau des salaires et offrant, en dernier recours, un peu dâimpression de dĂ©mocratie pour satisfaire son peuple. Mais en 2011, pour la premiĂšre fois, la jeunesse omanaise va remettre en cause le rĂ©gime du Sultan, se plaignant du manque de perspectives offertes dans un pays pourtant en plein dĂ©veloppement.
   InspirĂ©e par la jeunesse arabe des pays du Maghreb et dâEgypte, les Omanais descendent eux aussi dans la rue. Rassemblements protestataires et contre-rassemblements pro-Sultan vont se produire, dans le prolongement des « printemps arabes », constituant une sorte de « printemps omanais ».
Dans la rue, les jeunes dĂ©noncent la corruption de lâadministration et le chĂŽmage. Alors quâen Tunisie ou en Egypte, les mouvements appelaient Ă la chute du rĂ©gime, Ă Oman les manifestants nâont pas rĂ©clamĂ© la destitution du Sultan mais une rĂ©forme du rĂ©gime. Avant de se rĂ©pandre relativement pacifiquement et avec une ampleur modĂ©rĂ©e dans les grandes villes du pays, câest dans la ville portuaire de Sohar quâa commencĂ© le mouvement. Des manifestants ont occupĂ© lâune des places de la ville pour rĂ©clamer des emplois, un remaniement et dĂ©noncer la corruption qui entache lâadministration[18].
Câest Ă©galement Ă Sohar que vont se dĂ©rouler de tragiques Ă©chauffourĂ©es : alors que des manifestants prennent dâassaut le poste de police pour libĂ©rer des personnes arrĂȘtĂ©es la veille, des affrontements Ă©clatent. La police tire dâabord des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogĂšnes pour tenter de repousser les manifestants. Mais alors que le poste de police et des voitures sont incendiĂ©s, la police, incapable de maĂźtriser la foule de plus en plus agitĂ©e, ouvre le feu Ă balles rĂ©elles, conduisant Ă la mort dâau moins deux manifestants (Cinq selon les protestataires)[19].
Suite Ă cet incident tragique, pour ramener le calme, le Sultan promet une sĂ©rie de rĂ©formes sociales et la crĂ©ation de nouveaux emplois (environ 50 000 postes dans le secteur public). Ces mesures nâont eu malgrĂ© tout quâun effet limitĂ©. La jeunesse est consciente que cela ne reprĂ©sente pas une solution Ă long terme et quâelles ont pour objectif dâacheter le silence de la population.
La contestation nâa pas cessĂ© et sâest entre autres poursuivie sur les rĂ©seaux sociaux. Le printemps et lâĂ©tĂ© 2012 ont Ă©tĂ© marquĂ©s par une reprise des grĂšves Ă travers le pays, notamment dans le secteur pĂ©trolier.
   La lĂ©gislation pĂ©nale assez vague confĂšre au cabinet du Sultan des pouvoirs punitifs arbitraires[20], de nombreux militants des droits de lâhomme, des ouvriers, des avocats ou encore des bloggeurs ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s pour « cybercriminalitĂ© », « attroupement illĂ©gal » et « crime de lĂšse-majestĂ© ». De nombreuses amendes et des peines de prisons importantes, parfois jusquâĂ 5 ans, ont ainsi Ă©tĂ© prononcĂ©es, en particulier Ă lâencontre de personnes utilisant Facebook ou Twitter.
En rĂ©ponse aux contestations, les dispositions juridiques criminalisant lâexpression dâopinions critiques ont Ă©tĂ© renforcĂ©es : des peines de prison sont prĂ©vues par le Code pĂ©nal pour « la publication de fausses informations, de communiquĂ©s ou de rumeurs de nature Ă saper le prestige de lâEtat ». Les rassemblements de plus de 9 personnes sur la voie publique non autorisĂ©s par les autoritĂ©s sont passibles de peines de prison pouvant aller jusquâĂ un an.
LâOrganisation des Nations Unies (ONU) et Amnesty International (AI) ont Ă plusieurs reprises dĂ©noncĂ© des intimidations, des arrestations arbitraires voire des atteintes pouvant sâapparenter Ă des actes de tortures Ă lâencontre de militants pour les droits de lâhomme ou ayant appelĂ© Ă des rĂ©formes.
En mars 2013, le Sultan Qaboos dĂ©cide dâaccorder son pardon Ă toutes les personnes reconnues coupables de « crimes informatiques » et de participation Ă des manifestations non autorisĂ©es. Les personnes emprisonnĂ©es sont alors relĂąchĂ©es.
Ces Ă©vĂ©nements ont Ă©tĂ© moins dramatiques que ce que lâon a pu observer au BahreĂŻn mais ils ternissent le tableau paisible et pacifique que lâon attribue au pays. Le gouvernement, qui nâa pas su anticiper ce mouvement, a Ă©tĂ© pris de court et, peut-ĂȘtre inquiet du dĂ©roulĂ© des Ă©vĂ©nements dans les autres pays, a rĂ©agi avec rigiditĂ© et fermetĂ©. Ils illustrent Ă©galement lâincapacitĂ© du rĂ©gime Ă accepter la lĂ©gitimitĂ© de lâexpression dâopinions alternatives, sans que celles-ci soient dâemblĂ©e considĂ©rĂ©es comme une atteinte Ă lâordre public.
Les mesures dĂ©mocratiques et socio-Ă©conomiques superficielles ne fonctionnent plus et nâarriveront plus Ă convaincre la jeunesse omanaise, plus Ă©duquĂ©e que les gĂ©nĂ©rations prĂ©cĂ©dentes, connectĂ©e au monde par internet et les rĂ©seaux sociaux et qui, nâayant pas connu lâ« avant Qaboos », remet en question la gouvernance autoritaire du Sultan.
La question de la succession
En 2015, pour la premiĂšre fois depuis sa prise de pouvoir (en 1970), le Sultan Qaboos nâĂ©tait pas prĂ©sent sur le territoire omanais pour la fĂȘte nationale du 18 novembre[21]. Le Sultan avait annoncĂ© quelques jours plus tĂŽt, par une intervention tĂ©lĂ©visĂ©e, quâil ne serait pas prĂ©sent car il effectuait des examens mĂ©dicaux en Allemagne, depuis juillet dĂ©jĂ . Cette nouvelle nâa pas contribuĂ© Ă rassurer les Omanais et a, au contraire, confirmĂ© les rumeurs concernant son Ă©tat de santĂ©[22]. Le Sultan serait atteint dâun cancer. Son sĂ©jour mĂ©dical en Allemagne a remis la question de sa succession sur le devant de la scĂšne.
Sans enfants et sans frĂšre, le Sultan Qaboos a choisi de sâen tenir Ă la coutume ancestrale : dans les trois jours suivant sa mort, la famille, qui rĂšgne Ă Mascate depuis 1750, doit dĂ©signer un successeur. Sâils ne parviennent pas Ă un accord dans le temps imparti, le Conseil de dĂ©fense assistĂ© des prĂ©sidents du Conseil consultatif (Ă©lu tous les 4 ans au suffrage universel depuis 2003), du Conseil dâEtat (nommĂ© par le Sultan) et 3 membres de la Cour suprĂȘme auront Ă charge dâentĂ©riner le choix du Sultan exprimĂ© dans une lettre.
Selon les articles 5 et 6 de la Loi fondamentale de lâEtat, promulguĂ©e par dĂ©cret en 1996 et rĂ©visĂ©e en 2011, seuls les descendants, masculins, du Sultan Turki bin SaĂŻd (qui a rĂ©gnĂ© de 1871 Ă 1888) musulmans et enfants lĂ©gitimes de deux parents omanais musulmans, peuvent prĂ©tendre au trĂŽne[23].
Les candidats les plus probables sont les 3 neveux du cĂŽtĂ© de lâoncle paternel Tariq bin Taimur. Assad, Haitham et Shihab qui nâont pas, ou trĂšs peu, dâexpĂ©rience politique mais qui demeurent des figures importantes dans le pays.
Sâil avait nommĂ© son successeur, le Sultan aurait pu ĂȘtre marginalisĂ©, politiquement, au profit du prince hĂ©ritier. En nâaffichant aucune prĂ©fĂ©rence pour lâun de ses 3 neveux qui devrait prendre sa place et en conservant ainsi toute lâincertitude quant Ă sa succession, le Sultan garde ainsi la main sur tous les leviers du pouvoir.
Les favoris Ă la succession
   Assad bin Tariq, nĂ© en 1954, est un ancien gĂ©nĂ©ral de brigade, diplĂŽmĂ© de lâAcadĂ©mie royale militaire britannique de Sandhurst (comme lâactuel Sultan). AprĂšs avoir briĂšvement dirigĂ© les Forces blindĂ©s du Sultan, il est nommĂ© secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Haut ComitĂ© pour les confĂ©rences internationales en 1993. Il prĂ©side le conseil dâadministration de la deuxiĂšme universitĂ© privĂ©e du pays (lâuniversitĂ© privĂ©e de Nizwa). Il dirige Ă©galement plusieurs sociĂ©tĂ©s dâinvestissement et prĂ©side la deuxiĂšme banque islamique dâOman (Alizz bank). SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral adjoint aux relations internationales du Conseil national de la Recherche, il est le reprĂ©sentant personnel du Sultan depuis 2002.
Le 2 mars 2017, Qaboos a nommĂ© Assad bin Tariq par dĂ©cret royal, vice-premier ministre pour les relations et les affaires de coopĂ©ration internationale[24]. Cette nomination a relancĂ© de nombreuses spĂ©culations, dâautant plus que le poste Ă©tait vacant depuis 2010 aprĂšs le dĂ©cĂšs de son dernier occupant : Sayyid Thuwaini bin Shihab al-Said, lâoncle de Qaboos.
   Haitham bin Tariq, son demi-frĂšre, nĂ© lui aussi en 1954, a longtemps servi au ministĂšre des affaires Ă©trangĂšres avant de devenir ministre du patrimoine national et de la culture en 2002. Il joue un rĂŽle clĂ© dâagent exclusif auprĂšs de plusieurs multinationales Ă©trangĂšres et a jouĂ© un rĂŽle central dans la rĂ©alisation de plusieurs grands projets, notamment dans le domaine de lâĂ©nergie et du tourisme. Depuis dĂ©cembre 2013, il prĂ©side le ComitĂ© suprĂȘme en charge de dĂ©velopper la nouvelle stratĂ©gie nationale du pays : « Vision Oman 2040 ».
Son profil est cependant entaché de sérieux problÚmes de gestion et de différents juridiques entre promoteurs du projet « Blue City », qui ont forcés le fond souverain Oman Investment Fund à racheter une part importante des obligations du projet entre 2011 et 2012[25].
   Shihab bin Tariq, nĂ© en 1955, est un ancien contre-amiral, ayant assurĂ© le commandement de la Marine royale de 1990 Ă 2004, avant de devenir conseiller du Sultan. PropriĂ©taire et dirigeant de la holding Seven Seas, il prĂ©side Ă©galement le Conseil national de la Recherche. En 2003, lâune de ses entreprises, Amnas, sâest vu octroyer, par dĂ©cret du Sultan, les droits exclusifs pour lâaide Ă la navigation dans les eaux territoriales omanaises.
Deux des neveux du Sultan affichent une légitimité militaire :
- Assad, qui a suivi les mĂȘmes Ă©tudes que le Sultan Qaboos. Celui-ci dispose Ă©galement dâun autre atout important : un fils (Taimur, nĂ© en 1980) qui pourrait ĂȘtre le prĂ©tendant au trĂŽne le plus sĂ©rieux de la gĂ©nĂ©ration suivante ;
- Shihab affiche lui un profil intĂ©ressant, son ancienne fonction dans la Marine lui confĂšre une expĂ©rience pour assurer la sĂ©curitĂ© du DĂ©troit dâOrmuz, enjeu majeur pour la rĂ©gion ou passe 30% de la production mondiale de pĂ©trole.
- Haitham, qui nâaffiche pas de profil militaire, incarne lâavenir Ă travers le projet « Vision Oman 2040 » ce qui reprĂ©sente une carte non-nĂ©gligeable dans un contexte oĂč la jeunesse dĂ©nonce le fort taux de chĂŽmage et la corruption.
Le rĂŽle central que pourraient jouer des personnes extĂ©rieures Ă la famille royale dans ce processus successoral unique dans la rĂ©gion suscite de nombreuses interrogations. Notamment quant Ă lâacceptation de la famille de pouvoir ĂȘtre dĂ©possĂ©dĂ©e de la dĂ©cision suprĂȘme par des personnes nommĂ©es par le Sultan Qaboos si elle nâarrivait pas Ă dĂ©signer un successeur dans le temps imparti par la coutume. Des messages contradictoires concernant les volontĂ©s du Sultan pourraient Ă©galement apparaĂźtre et gĂ©nĂ©rer une certaine confusion susceptible dâĂȘtre exploitĂ©e par des clans opposĂ©s au sein de la famille.
Les défis qui attendent le futur Sultan
Lâimage et lĂ©gitimitĂ©
   Peut-ĂȘtre par superstition, lâhomme qui a renversĂ© son pĂšre pour le bien du pays et de son peuple, sâest toujours efforcĂ© de concentrer le pouvoir autour de sa personne. Semblant se mĂ©fier de la famille royale, le Sultan Qaboos a rĂ©ussi Ă maintenir la paix et la stabilitĂ© du pays en sâentourant de personnes extĂ©rieures Ă sa famille, qui lui sont dĂ©vouĂ©es.
Le Sultan a forgĂ© lâidentitĂ© nationale autour de sa propre personne afin dâunifier le peuple omanais. Quel que soit son successeur, il sera difficile Ă celui-ci de prĂ©tendre Ă la mĂȘme adhĂ©sion et au mĂȘme respect.
Alors que le pays se retrouve au milieu de nombreuses tensions hors de ses frontiĂšres, il subit Ă©galement des pressions internes de revendications pour plus de libertĂ© et de dĂ©mocratie. Câest dans ce contexte que le successeur de Qaboos devra se forger une image politique suffisamment forte pour maintenir lâunitĂ© et crĂ©er lâadhĂ©sion du peuple omanais, tout en trouvant une alternative Ă lâautoritarisme et au clientĂ©lisme de lâactuel modĂšle de gouvernance rejetĂ© par la jeunesse qui sâest rĂ©voltĂ©e en 2011.
Les multiples défis économiques
   La disparitĂ© du dĂ©veloppement des rĂ©gions, leur isolement et la question de lâemploi constituent dâautres grands dĂ©fis socioĂ©conomiques auxquels le prochain Sultan devra apporter une rĂ©ponse.
La population est principalement concentrĂ©e dans la capitale, Mascate, qui regroupe prĂšs dâ1,2 millions dâhabitants, soit presque 30% de la population du pays, tandis que Salalah, 2Ăšme ville du pays ne recueille quâĂ peine 200 000 habitants. MalgrĂ© le dĂ©veloppement de nombreuses infrastructures et de nombreuses routes, les disparitĂ©s rĂ©gionales persistent et certaines rĂ©gions du pays demeurent isolĂ©es.
Le dĂ©senclavement des rĂ©gions du Sud et de lâarriĂšre-pays est primordial pour conserver lâunitĂ© omanaise. Avec le dĂ©veloppement des rĂ©gions et en sâappuyant notamment sur son potentiel portuaire grĂące Ă sa position privilĂ©giĂ©e dans la rĂ©gion, le gouvernement souhaite rĂ©soudre la problĂ©matique de lâ« aprĂšs pĂ©trole ». Les rĂ©gions du Dhofar et Al Wusta (centre du pays) avec leurs ports de Salalah et de Duqm, qui ambitionnent de concurrencer le hub portuaire de Jebel Ali, sont au cĆur de la stratĂ©gie de dĂ©veloppement du pays.
   Le gouvernement souhaite Ă©galement sâappuyer sur le fort potentiel de lâindustrie du tourisme pour rĂ©duire la dĂ©pendance du budget de lâEtat aux fluctuations des cours du pĂ©trole et rĂ©soudre une partie de la problĂ©matique de lâemploi, la premiĂšre urgence Ă court terme. Cependant, des doutes peuvent ĂȘtre Ă©mis quant Ă la pertinence de la carte du dĂ©veloppement touristique pour lutter contre le chĂŽmage Ă court ou moyen terme. En effet, dâune façon gĂ©nĂ©rale, la plupart des omanais refusent dâexercer un certain nombre de tĂąches peu gratifiantes Ă leurs yeux, en particulier dans le tourisme.
Le gouvernement a fait le choix dâune ouverture progressive au secteur privĂ© en vendant des parts dâentreprises publiques. Cette ouverture qui parait incontournable peut constituer un vecteur de dĂ©veloppement pour le pays. En effet la structure dâ« Etat providence » a masquĂ© le manque de productivitĂ© et le retard concurrentiel des entreprises nationales, sous perfusion de fonds publics, entraĂźnant des difficultĂ©s pour les entreprises privĂ©es Ă sâimplanter dans le pays. NĂ©anmoins, cette ouverture prĂ©sente un risque pour lâemploi des jeunes ce qui pourrait exacerber les tensions sociales qui ne se sont pas totalement Ă©teintes depuis 2013.
   Lâautre dĂ©fi Ă relever est celui quâimpose au pays le contexte rĂ©gional extĂ©rieur, Ă savoir : les rivalitĂ©s entre lâIran et lâArabie saoudite, les rivalitĂ©s au sein du CCG entre le Qatar, les EAU et lâArabie saoudite ou encore la menace de lâislamisme et du terrorisme international.
   Les trois favoris Ă la succession du Sultan Qaboos semblent prĂ©senter les qualitĂ©s et les compĂ©tences pour relever ces dĂ©fis. La question qui demeure et qui pourrait ĂȘtre lâĂ©lĂ©ment clĂ© qui dĂ©finira lâavenir dâOman est la capacitĂ© quâaura le prochain Sultan Ă relever les dĂ©fis intĂ©rieurs et extĂ©rieurs du pays, simultanĂ©ment. La nomination dâAssad bin Tariq au poste de vice-premier ministre pour les relations et les affaires de coopĂ©ration internationale pourrait ĂȘtre vue comme un premier pas vers la succession, Qaboos lui permettant ainsi de se confronter Ă ces futurs dĂ©fis.
References
Par : Kevin MERIGOT
Source : Les Jeunes IHEDN
Mots-clefs : Moyen-Orient, Oman, Succession, Sultan