Rapport SICF « Les investissements chinois en France »
Publié le 01-06-2016
Ayant dû choisir parmi les différentes pistes d’étude, l’équipe s’est concentrée sur les aspects capitalistiques concernant des investissements chinois visibles et n’a pu se livrer à des travaux d’intelligence nécessitant plus de temps et une méthode différente. Néanmoins, l’objectif a été de « passer derrière le miroir » et, à travers croisement de documentation et entretiens ciblés et s’abstenant de toute censure, de dégager des grandes lignes d’interprétation et des recommandations sans se concentrer sur les mises en garde mais en évitant toute naïveté. La base statistique a permis de désamorcer la vision d’une « déferlante » mais a dégagé aussi des éléments permettant d’identifier la convergence de forces qui ne sont pas animées par des réflexes de marché, plutôt largement inspirées par une mentalité d’état développeur, ancré parfois de façon plus ou moins consciente dans les esprits des « acquéreurs ». Cette mentalité est par ailleurs alimentée par l’accès facilité en Chine aux financements.
Les entretiens ont permis d’identifier dans chaque situation des éléments d’alerte, même dans les situations les plus paisibles et supposément peu menaçantes pour l’économie du pays receveur. : ces alertes sont souvent des jalons de long terme, indiquant qu’une situation idéale au départ peut aussi être génératrice de préoccupations ultérieures (changement de dirigeants, délocalisations, transferts plus ou moins sauvages).
Les recommandations tentent d’être les plus simples possible sans être dénuées d’ambition, de façon à désamorcer les visions schizophréniques (qui souhaitent l’arrivée d’investisseurs chinois mais les craignent) ou paranoïaques (représentant les investissements chinois comme autant d’éléments de dépossession de nos actifs y compris immatériels) en mettant en place des garde-fous ambitieux.
Les appendices illustrent souvent les cas étudiés dans le corps de l’étude mais montrent aussi les décalages existant entre les déclarations « publiques » ou faites à la presse et ce que nous avons pu voir comme « le dessous des cartes » (ex. Demos).
Cette étude est à retrouver sur le site du Conseil Supérieur de la Formation et de la Recherche Stratégiques.
Auteur(s) : Candice Tran Dai, Jean-François Di Meglio
Source(s) : CSFRS, Asia Centre