« Sur le champ de bataille, l’inspiration n’est le plus souvent qu’une réminiscence »
Napoléon Bonaparte (15 août 1769 ; 05 mai 1821)
Nous vous quittions en septembre 2019 sur cette citation prémonitoire de Saint Exupéry, tirée du Petit Prince : « Ce qui embellit le désert, c’est qu’il cache un puit quelque part… ».
En ce mois de mai 2021, nous avons le grand plaisir de vous annoncer la relance de Geostrategia, sous l’égide du Conservatoire National des Arts et Métiers, via son Equipe de Sécurité et Défense -Renseignement, Criminologie, Crises, Cybermenaces (CNAM-ESD-R3C), par décret du Premier Ministre.
En changeant de tutelle, en vous proposant une formule et un site remaniés, Geostrategia ne change pas de vocation : soutenir et promouvoir la formation et la réflexion stratégiques !
Nous vous proposerons à nouveau, sur un rythme mensuel au moins, ce qui fait la singularité de Geostrategia : un reflet éditorialisé de la réflexion stratégique issu des meilleures sources, ses partenaires. Nous vous proposerons également au plus tôt des Grands Entretiens et des Rendez-Vous de la Réflexion Stratégique inédits
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En ce mois de mai 2021, difficile de ne pas évoquer la mémoire de Napoléon Bonaparte.
Légende dorée, légende sombre ? Légende assurément !
Le « Dieu de la Guerre » (pour Clausewitz) combine avec prouesse, lors de campagnes éclair, la manœuvre de corps d’armées aux ordres d’officiers élevés au mérite, le feu d’une artillerie réformée par Gribeauval, le choc de la Grande Armée de citoyens-conscrits. Il rejoint Alexandre ou César dans le panthéon des Grands Capitaines.
Confronté à une coalition soudée par le principe monarchique et animée par le rival géopolitique majeur de la France d’alors, Napoléon s’avère également initiateur d’une stratégie que les penseurs du XXème siècle qualifieront de globale ou de totale. Il s’attache en effet à mobiliser l’ensemble des leviers de puissance de l’Etat, au-delà des armées et de la diplomatie. En témoignent la mise en œuvre, controversée dans ses modalités certes, du levier économique avec le blocus continental et surtout du levier idéologique avec le code civil appliqué dans les nouveaux départements de l’Empire. « L’Ame du monde » (pour Hegel) a semé les germes des futurs bouleversements politiques et sociaux de l’Europe.
Napoléon nous enseigne également la portée de la réflexion, de la culture. Sur le champ de bataille, face à la crise, face à la complexité et à l’interaction avec l’Autre, le concurrent, le rival, l’adversaire, « l’inspiration n’est le plus souvent qu’une réminiscence » de l’étude, de la prise de champ et de hauteur, de la méditation. La décision stratégique se noue sur le chemin de crête, au bord de l’abime, mais se forge par la formation, la préparation, l’acculturation.
L’ambition de Geostrategia de contribuer à la sensibilisation, en particulier des jeunes générations, aux questions stratégiques, ces questions essentielles voire vitales pour nos sociétés, s’inscrit dans cette conviction.
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En ce mois de mai 2021, difficile enfin de ne pas évoquer la crise sanitaire qui secoue la planète, sur fond de ruptures et d’incertitudes soulignées par l’Actualisation stratégique 2021 du Ministère des armées. Cette crise sanitaire constitue un des thèmes du florilège d’articles, issus du CESM, du CNAM-ESD-R3C, de l’ECFR, de l’IFRI, de l’IHEMI et de l’IRSEM que nous avons réunis pour cette relance, thèmes en miroir de ce monde contemporain imprévisible et fracturé.
Avant de vous les laisser découvrir, nous tenons à vous remercier pour votre fidélité à Geostrategia et à ses partenaires, que nous saluons chaleureusement. Ensemble, nous pourrons porter et faire vivre ce projet de soutien à la formation et à la réflexion stratégiques.
Rendez-vous en juin pour un nouvel Edito de votre agora stratégique.
Général (2s) Paul Cesari, rédacteur en chef, et toute l’équipe de Geostrategia.