Si pour reprendre la formule de Camus « Mal nommer les choses câest ajouter au malheur du monde », bien les nommer, les caractĂ©riser, suppose nĂ©anmoins un vĂ©ritable accord sur leur dĂ©finition. Les termes de terroriste et de terrorisme en sont toujours exempts. Mieux cerner cette difficultĂ© de caractĂ©risation, pointer les Ă©lĂ©ments de fixitĂ©, au-delĂ des mutations du terroriste et du terrorisme, câest toute lâambition de cet article issu de lâEcole de Guerre (EDG). Lâauteur explore avec rigueur et souci dâobjectivitĂ© ces concepts de terroriste et de terrorisme, prĂ©alable indispensable Ă lâefficacitĂ© des actions visant Ă en combattre les manifestations dâune dramatique contemporanĂ©itĂ©.
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Les opinions exprimĂ©es dans cet article nâengagent pas le CSFRS.
Les rĂ©fĂ©rences originales de ce texte sont: A. Girard, « Qu’est-ce qu’un terroriste ? « , Ecole de Guerre, juillet 2017.
Ce texte, ainsi que dâautres publications, peuvent ĂȘtre visionnĂ©s sur le site de l’Ecole de Guerre.
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Qu’est-ce qu’un terroriste ?
« La hĂąte avec laquelle ce groupe a Ă©tĂ© supposĂ© coupable et assimilĂ© Ă la bande Ă Baader, Ă Action directe, voire Ă Ben Laden, tĂ©moigne d’une Ă©trange confusion dont ne peuvent se rĂ©jouir que les terroristes, les vrais».
Cette phrase, extraite dâun article du Canard enchaĂźnĂ© du 19 novembre 2008, rĂ©sume toute lâambiguĂŻtĂ© que revĂȘt la qualification de terroriste. En aoĂ»t 2015, le juge dâinstruction, en charge du dossier Tarnac, dĂ©savoue le parquet en rejetant la circonstance aggravante « dâentreprise terroriste ». La cour de cassation confirmera cette dĂ©cision le 10 janvier 2017, ce dont Le monde se fera lâĂ©cho en dĂ©plorant, le 17 janvier, « une occasion manquĂ©e de dĂ©finir le terrorisme ». Argument juridique ou rĂ©ponse Ă la pression politico-mĂ©diatique, cette affaire met en exergue lâusage qui peut ĂȘtre fait de la qualification de terroriste.
DĂšs lors, afin de mieux combattre la menace que le terrorisme contemporain, Ă partir de 1995, sous la banniĂšre du djihadisme islamique[1] sunnite, fait peser sur le monde en gĂ©nĂ©ral et la France en particulier, il convient de sâinterroger sur ce quâest vĂ©ritablement un terroriste. Autrement dit, peut-on limiter cette part de subjectivitĂ© qui tantĂŽt protĂšge tantĂŽt condamne un (potentiel) criminel et/ou ses (potentiels) soutiens ? Au prĂ©alable, il convient de sâentendre sur le terme de politique, notion rĂ©currente dans cette rĂ©flexion. Il sera employĂ© dans son acception classique : qui a rapport Ă la gestion de la citĂ©, des membres qui la composent, Ă son gouvernement.
Ainsi, sâil existe une difficultĂ© Ă sâaccorder sur une caractĂ©risation de lâacte terroriste, câest aussi parce que lâacteur a revĂȘtu de nombreux visages. Or, malgrĂ© la mutation opĂ©rĂ©e par le terroriste contemporain, une constante demeure, son message et le projet politique qui motivent son entreprise.
Une difficile caractĂ©risation de lâacte terroriste
Le terroriste Ă©tant lâeffecteur du terrorisme et ce dernier reprĂ©sentant une menace globale, la premiĂšre difficultĂ© rencontrĂ©e, pour le caractĂ©riser, rĂ©side dans lâabsence de dĂ©finition internationalement admise. Le Larousse en ligne lui associe ainsi lâ« ensemble des actes de violence (attentats, prises dâotages, etc.) commis par une organisation ou un individu pour crĂ©er un climat dâinsĂ©curitĂ©, pour exercer un chantage sur un gouvernement, pour satisfaire une haine Ă lâĂ©gard dâune communautĂ©, dâun pays, dâun systĂšme. » Or, pour ne prendre quâun critĂšre de divergence, si dĂ©finir permet de condamner, on comprend la rĂ©ticence de certains pays, pour des raisons tant historiques que contemporaines, Ă adopter une dĂ©finition commune qui associerait un Etat Ă cette « organisation ». Câest ainsi que, par exemple, une Ă©tude de lâUS Army de 1988 avait recensĂ© 109 dĂ©finitions de terrorisme portant sur 22 critĂšres de divergences.
La France dĂ©finit le terrorisme dans son code pĂ©nal Ă lâarticle 18 de la loi n°2011-266 du 14/03/2011 qui dispose : « constituent des actes terroristes, lorsquâelles sont intentionnellement en relation avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement lâordre public par lâintimidation ou la terreur, les infractions suivantes ». Suit une Ă©numĂ©ration allant de lâatteinte volontaire Ă la vie au dĂ©lit dâinitiĂ© en passant par le soutien logistique. On relĂšvera que, par rapport Ă la premiĂšre version de 1986, a Ă©tĂ© rĂ©cemment rajoutĂ©e la notion dâentreprise individuelle, probablement en rĂ©ponse Ă lâapparition et la mĂ©diatisation du concept de « loup solitaire ». Dans le fond, il sâagit dâajouter les circonstances aggravantes de « relation avec une entreprise ayant pour but de troubler lâordre public » Ă des crimes et dĂ©lits de droit commun.
Cependant cette acception juridique ne semble pas Ă©vincer la subjectivitĂ© qui, prĂ©valant notamment en France depuis le XIXĂšme siĂšcle, permet de disqualifier certaines formes dâopposition Ă un pouvoir lĂ©gitime, voire dâen lĂ©gitimer dâautres qui se lĂšveraient contre un Etat oppressif. Dans un article dâaoĂ»t 2016, Vincent Sizaire, magistrat et maĂźtre de confĂ©rence associĂ© Ă lâuniversitĂ© Paris-Ouest-Nanterre-la DĂ©fense, rĂ©sume la problĂ©matique en ces termes : « la qualification de terrorisme relĂšve donc dâavantage du rapport de forces politiques que de lâhermĂ©neutique juridique ». Ainsi, le terroriste semble ĂȘtre lâusager dâune violence illĂ©gitime, au moins initialement, mise « intentionnellement » au service dâun acte aux incidences politiques. On sent donc bien que, malgrĂ© la confusion qui rĂšgne autour de la caractĂ©risation de terroriste, se dessine un enjeu Ă©minemment politique. Les diffĂ©rents exemples de terroristes rencontrĂ©s Ă travers lâhistoire devraient conforter cette premiĂšre approche.
Les nombreux visages du terroriste
Le terroriste a revĂȘtu de nombreux visages depuis, Ă minima, lâorigine du mot qui, comme chacun sait, appartient Ă lâhistoire de France. Le rĂ©gime de la Terreur de 1793, porte en lui-mĂȘme toute lâambiguĂŻtĂ© quâĂ©voque encore aujourdâhui le terme de terrorisme. En 1793, le terroriste est un Etat, lĂ©gitime mĂȘme si son mode de fonctionnement reposait sur lâarbitraire. Il met en pratique ce que LĂ©on Trotski thĂ©orisera dans les annĂ©es 20 : « le rĂšglement de la guerre civile devra se composer de trois chapitres au moins : la prĂ©paration de lâinsurrection, lâinsurrection et enfin lâaffermissement de la victoire », affermissement qui consiste en « lâĂ©crasement des derniĂšres forces ennemies »[2]. A contrario, durant la 2Ăšme Guerre mondiale, les rĂ©sistants français Ă©taient qualifiĂ©s de terroristes par le rĂ©gime de Vichy et les allemands. La lĂ©gitimitĂ© de leur combat qui ne fait Ă©videmment aucun doute aujourdâhui, nâa Ă©tĂ© reconnue quâĂ postĂ©riori dans une perspective toute Ă la fois politique et historique. Ainsi, le terroriste est dâabord un combattant dĂ©noncĂ© par le pouvoir lĂ©gal quâil affronte et qui a recours Ă des actions dĂ©rogeant aux rĂšgles de droit commun pour mener son combat politique.
La violence, seulement planifiĂ©e ou effective, est intrinsĂšque au terroriste. Elle nâest pas un pis-aller. La dĂ©fense sĂ©ditieuse dâun projet politique ne suffit pas Ă caractĂ©riser le terroriste : les Britanniques nâont pas arrĂȘtĂ© 60 000 terroristes (dont Gandhi lui-mĂȘme) le 12 mars 1960 mais des contrevenants Ă la fiscalitĂ© sur le sel. Câest dâailleurs ce recours Ă la violence illĂ©gale et ses consĂ©quences politiques qui sont Ă lâorigine de la confusion qui rĂšgne autour de la qualification de terroriste. Ainsi, parmi les attentats qui prĂ©cĂ©dĂšrent la crĂ©ation de lâEtat dâIsraĂ«l entre 1920 et 1948, celui de lâhĂŽtel King David (abritant le secrĂ©tariat du gouvernement britannique de Palestine), le 22 juillet 1946, est symptomatique. Moins pour son bilan de 137 morts, que parce quâil a Ă©tĂ© planifiĂ© par Menahem Begin, chef de lâIrgoun depuis 1943, qui sera premier ministre dâIsraĂ«l de 1977 Ă 1983 et prix Nobel de la paix en 1978, pour les accords de paix de Camp David.
Enfin, depuis la chute du mur de Berlin, le terroriste a Ă©voluĂ© puis mutĂ©. Il a Ă©voluĂ© tout dâabord. Avant 1989, il agissait sous couvert dâorganisations majoritairement « technomorphes »[3], câest-Ă -dire manipulĂ©es par une puissance occidentale (Main rouge, IRA, ETA, Action Directe, par exemple). Depuis, il agit au profit dâentitĂ©s « polymorphes »[4], autonomes et Ă©volutives. La nĂ©buleuse Al QaĂŻda en est le meilleur exemple. Puis il a mutĂ©. En effet, le terroriste Ă©tait un combattant politique qui se servait dâactivitĂ©s criminelles pour servir son projet politique. Depuis les attentats de 1995, Khaled Kelkal a inaugurĂ© une nouvelle gĂ©nĂ©ration de terroristes qui, initialement dĂ©linquants, ont trouvĂ© dans le djihadisme un moyen de donner un sens Ă leur rupture sociale. Parmi eux, on a distinguĂ© ensuite la premiĂšre gĂ©nĂ©ration (Khaled Kelkal, Boualem BensaĂŻd, Djamel Beghal etc.) des « homegrown », nĂ©s dans le pays cible (Mohamed Merah, Amedy Coulibali, Abdelhamid Abaaoud, etc.). Quoi quâil en soit, tous sont djihadistes.
Ainsi, malgrĂ© tous ces visages, lâapproche historique conforte lâintuition juridique : la constante dâun projet politique semble bien ĂȘtre le dĂ©nominateur commun de ce type particulier de criminels.
Constante du terroriste : le projet politique
Cette spĂ©cificitĂ© du terroriste le caractĂ©rise effectivement toujours aujourdâhui, quel que soit son profil, pour ce quâil reprĂ©sente comme par ses soutiens, conscients et inconscients.
DĂ©linquant homegrown ou de premiĂšre gĂ©nĂ©ration, il est socialement radicalisĂ©. Rejetant le contrat social qui le lie au pays dans lequel il vit, il sâaffranchi de rĂšgles dont il nâa pas appris Ă comprendre la nĂ©cessitĂ©. Statistiquement, il ne sâagit pas du constat dâĂ©chec dâun processus dâintĂ©gration. Khaled Kelkal Ă©tait un bon Ă©lĂšve, la famille dâAdel Kermich est un modĂšle dâintĂ©gration et le problĂšme ne se pose Ă©videmment pas pour les 25% de djihadistes français convertis⊠Pourtant, les dĂ©clarations de Khaled Kelkal recueillies[5] le 3 octobre 1992 par le chercheur allemand en sciences sociales, Dietmar Loch, comme le rĂ©cent reportage (2016) de la norvĂ©gienne Deeyah Khan, Djihad : a story of the others, montrent comment un malaise social est le terreau de la radicalisation. DĂšs lors, Ă©pouser la cause du GIA, dâAl QaĂŻda ou de lâEtat islamique (EI), câest enfin exister en mettant sa radicalitĂ© au service dâune autre, politique. Olivier Roy, dĂšs 2008, rĂ©sumait ainsi la situation : « le terrorisme ne provient pas de la radicalisation de lâislam, mais de lâislamisme de la radicalitĂ© ».
Cela prĂ©cisĂ©, il nâen demeure pas moins lâeffecteur dâun objectif politique global : celui de lâislamisme sunnite radical thĂ©orisĂ©, notamment, par lâĂ©gyptien et frĂšre musulman SaĂŻd Qutb, dans les annĂ©es 60. La version shiâite avait abouti plus tĂŽt avec lâAyatollah Khomeini et ses rĂ©percutions terroristes en France dans les annĂ©es 80. Quelle que soit lâentitĂ© Ă laquelle se rĂ©fĂšre sa mise en scĂšne macabre, le terroriste se sert, aujourdâhui, des mĂȘmes symboles : lâĂ©gorgement, le cri de « Allah akbar », le drapeau noir frappĂ© de la Chahada (profession de foi musulmane) en lettres blanches. MĂȘme un dĂ©sĂ©quilibrĂ© comme lâouvrier de Saint-Quentin-Fallavier (IsĂšre) a recours Ă ses rĂ©fĂ©rences et participe donc, de fait, Ă la diffusion de la terreur. DâInspire (Al QaĂŻda) Ă Rumiyah (EI), les outils de propagandes de ces groupes terroristes exploitent dâailleurs mĂ©thodiquement toutes ces actions. Ainsi, conscientisĂ© ou proxy plus ou moins manipulĂ©, le terroriste comme le dĂ©sĂ©quilibrĂ©, en rĂ©pandant la terreur, sert lâidĂ©ologie qui lâa irriguĂ© : « fomenter en Europe (âŠ) une guerre de tous contre tous destinĂ©e Ă faire imploser le Vieux Continent et y instaurer son califat »[6].
Enfin, le nĂ©cessaire soutien dont il bĂ©nĂ©ficie lâinscrit dans ce projet global. MatĂ©riellement tout dâabord, il ne pourrait se procurer ses armes, planifier ses projets, se cacher sans complices. En effet, ex-officier supĂ©rieur de gendarmerie, Jean-Charles Antoine, expert en trafic dâarmes, affirme, contrairement Ă la rumeur mĂ©diatique, quâil est impossible de se procurer illĂ©galement des armes si lâon nâest pas bien introduit dans les rĂ©seaux, principalement en prison. Le terroriste est aussi indirectement soutenu par le truchement des mĂ©dias. Ils sont la nĂ©cessaire caisse de rĂ©sonnance de ses actions et, partant, de la cause quâil dĂ©fend. Ces vecteurs involontaires de la terreur, mus tant par leur boulimie dâinformation que par la crainte de leurs effets anxiogĂšnes, sont, parfois une aide tactique (BFMTV, 09/01/2015), et, souvent, un filtre relativisant la menace de lâidĂ©ologie islamiste (traitement complaisant des organismes liĂ©s Ă la mouvance des FrĂšres musulmans comme lâUOIF[7], par exemple). Cette derniĂšre, profitant de la difficultĂ© quâont les mĂ©dias et certaines personnalitĂ©s publiques Ă analyser ce phĂ©nomĂšne sous un autre prisme que celui de la culture française (nation, laĂŻcitĂ©, dĂ©mocratie et libertĂ©s individuelles) continue dâĂȘtre insidieusement dissĂ©minĂ©e. DĂšs lors, tels de nouveaux « idiots utiles » post-URSS, ils servent la rhĂ©torique des terroristes contemporains, en plus de la condamnation des interventions occidentales au Proche et Moyen-Orient.
En dĂ©finitive, le terroriste est bien ce combattant, qui a recours Ă une activitĂ© criminelle visant Ă gĂ©nĂ©rer la terreur afin de disloquer le systĂšme quâil combat et, Ă terme, le remplacer par une autre structure politique. Cette cause est, pour lui, au-dessus de la loi. Que son action soit individuelle ou collective, quâelle soit commanditĂ©e ou Ă son initiative, planifiĂ©e ou dâopportunitĂ©, elle sert un projet global qui, effectivement, est susceptible de le dĂ©passer, au moins dans le temps. Alain Bauer et Christophe Soullez[8] sâaccordent sur la dĂ©finition suivante : « Le terroriste cherche Ă crĂ©er un impact psychologique sur les populations en provoquant la peur, se servant ainsi de la terreur comme dâun moyen de pression Ă lâappui de ses revendications. (âŠ) Mais toujours dans un but de faire passer un message. » Or, ce message est politique car, finalement, le terroriste est un rĂ©volutionnaire.
Le combattre, au-delĂ des moyens de fichages et de rĂ©pressions mis en Ćuvre aujourdâhui, posture uniquement dĂ©fensive, pourrait consister Ă lâisoler : le priver de ses soutiens, sâattaquer directement Ă son idĂ©ologie et identifier ses vecteurs de diffusion. Ce combat impose de se tourner rĂ©solument vers une dynamique dâanticipation. Il nĂ©cessite ensuite de se risquer Ă dĂ©signer lâennemi et dĂ©finir son centre de gravitĂ© : la population. Câest au sein de la population que se lĂšveront les prochains homegrown et leurs soutiens. Câest aussi la population qui, par sa rĂ©silience et ses choix, forme le rempart le plus sĂ»r de la citĂ©. LâĂ©ducation et la formation sont les moyens de comprendre puis dâatteindre le centre de gravitĂ© de cette menace polymorphe et Ă©vanescente : Ă©ducation de la jeunesse, formation des adultes, hommes publiques, mĂ©dias et responsables en tout genre.
Pour finir, cet effort de formation gagnerait aussi Ă ĂȘtre gĂ©nĂ©ralisĂ© au sein de la DĂ©fense. Ainsi, pour ne prendre quâun exemple, des cours dâislamologie[9] dispensĂ©s Ă lâEcole de guerre auraient au moins trois effets vertueux : identifier les vrais spĂ©cialistes, permettre aux futurs chefs des diffĂ©rentes armĂ©es de dĂ©celer des signes de radicalisation et, enfin, renouer avec les principes de base de la contre-insurrection Ă savoir que le ciblage nâest quâun moyen de gagner du temps dans une stratĂ©gie plus globale.
References
Par : A GIRARD
Source : Ecole de Guerre
Mots-clefs : Djihad, Politique, Terrorisme, Terroriste